Formée aux Gobelins, Ecole de l’image, Coline Irwin a également suivi une formation d’éducatrice de jeunes enfants. Franco-américaine, elle vit à Montreuil et voyage régulièrement entre les deux continents.
Coline tisse des liens entre art et petite enfance depuis vingt ans, notamment au sein de l’association Peekaboo, et de lieux d’accueils pour la petite enfance, qu’elle a contribués à mettre en place selon des pédagogies actives valorisant la créativité et l’autonomie de l’enfant par le jeu. L’artiste italien Bruno Munari (1907-1998) est une de ses influences majeures.
Son travail auprès des très jeunes enfants a profondément marqué sa pratique artistique. A l’instar des tout-petits, le corps tout entier est engagé comme outil d’expérience et de découverte du monde. Inlassable chercheuse des perceptions multi-sensorielles elle nous invite à emprunter le chemin des sens pour approfondir notre rapport au réel, affûter notre perception pour vivre des expériences intenses à partir du quotidien.
La démarche plurielle de Coline Irwin s’appuie sur une grande liberté et curiosité des pratiques : photographie, collectes, tapis-paysage, livres d’artistes, albums jeunesse, objet-sculpture, vidéos, installations. Coline crée également des œuvres performatives qui sont des invitations faites au public à vivre une expérience sensible dans l’instant de la rencontre. Comme le dit l’auteure Florence Gilard : « D’une création l’autre, Coline, donne vie et forme à un «corpus polymorphe», fait de résonnances, d’échos, de prolongements, d’écarts, de transformations... Un work in progress, qui avance par associations d’idées et de gestes, fait de matériaux et formes divers (laine, bois, tissus, photographies, livres, récits, installations, journaux de résidence...). Un art rhizomatique. »
Quelque soit la forme finale, se sont toujours des œuvres ouvertes, qui laissent l’espace nécessaire à celui/celle qui regarde, lit, découvre. Le spectateur est ici nécessairement acteur, avec une grande liberté. Ce qui est à l’œuvre dans l’ensemble de son travail est toujours la question de la rencontre, du lien : l’art du rien, l’art du lien. Elle emmène son public dans des explorations profondes de choses minuscules, loin du spectaculaire, du côté de l’imperceptible, et de l’invisible.