Née en 1948, Anne Moreau a suivi, à Paris, l’enseignement des écoles des Arts appliqués, des Arts décoratifs et des Beaux-Arts. Elle passe quelques années à l’île de Ré où elle expérimente la peinture à fresque et opte pour la toile de lin sans châssis qui deviendra son support privilégié, remplacé ensuite par la toile géotextile. Elle voyage ensuite sur les rivières et canaux à bord du Pick-au-Vent, la péniche dont la cale est atelier de peinture, puis s’établit dans une maison éclusière sur le canal latéral de la Marne. Depuis 1998, elle vit en Charente où elle a bénéficié de l’aide à la création d’atelier du Ministère de la culture DRAC Poitou-Charentes.
Voir aussi :annemoreauplasticienne.com/
2021 Galerie Pome Turbil, Thonon; Galerie Olivier Rousseau, Tours;
Galerie Jérôme B., Bordeaux
2019 Galerie Olivier Nouvellet, Paris; Galerie Pome Turbil, Thonon
2018 Galerie Olivier Rousseau, Tours
2017 Galerie du château de Nieul, Charente; Galerie Jérôme B, Bordeaux
2014 Galerie Pome Turbil / Art espace, Lyon; Galerie Mirabilia, Lagorce
2013 Centre d'arts plastiques de Royan; Galerie Mirabilia, Lagorce
2010 AcApA, Hotel Saint Simon et Arthotèque, Angoulême
2009 Galerie Mirabilia, Lagorce, Ardèche
2008 Galerie Sabine Puget, Fox-Amphoux (Var)
2007 Centre d’arts plastiques de Royan
2005 Galerie Pome Turbil / Art Espace, Thonon-les-bains
2005 Galerie Sabine Puget, Fox-Amphoux (Var) et Art Paris
2001, 2002 et 2003 Galerie Sabine Puget, Paris
2000 Le Kraft, Reims, Galerie Sabine Puget, Paris
1998 Hôtel Beury, Ardennes
1998 1994 1992 1990 1987 1983 1980 Galerie Jacob, Paris
1997 Université de Reims
1996 Hôtel Beury, Ardennes
1995 Château de Joinville, Haute-Marne
1993 Casa di Dante, Florence, Italie, Société nationale des Beaux-arts, Lisbonne
1992 Galerie AMC, Mulhouse, Théâtre du Granit, Belfort
1989 Centre d’action culturelle, Saint-Brieuc, Centre Culturel, Troyes,
Musée Rimbaud, Charleville-Mézières ; DOW Benélux, Hollande,
Espace Alliance, Lisbonne
1988 Bateau peinture, ORCA Champagne-Ardennes, Marne
1987 Galerie Travis, Atlanta, Etats-Unis, DOW Chemical, Hollande
1985 Château-musée de Dieppe
1983 Galerie Miramar, Göteborg, Suède
1981 Musée de Nemours,
Par la frugalité et la douceur jusque dans l'accident de ses toiles, ANNE MOREAU nous fait le présent infiniment secourable d'une présence transformée en mine de sensations à ciel ouvert. On pourra, comme Jean-Pierre Abraham dans les peintures de François Dilasser, camper là sans y avoir froid.
Les couleurs y sont des simples cueillis avec leur racine : la longue portée du très ancien usage de la terre ocre, du rouge de la sinopia, du bleu d'azur, de la blancheur crayeuse.
Les formes sont celles d'un bâti, murs ou digues, doté le plus souvent d'ouvertures qui laissent le passage à la fluidité élémentaire, inondante, où les limites se fondent – ont leur fondement, disparaissent.
Des couples se forment qui sont originaires : vie et mort, pierre et eau, masculin et féminin – ils engendrent une symbolique présente dès avant l'histoire dans l'art pariétal.
Les écritures sont un pas de côté, un ancrage inversé dans le devenir : la ligne s'était faite lettre et s'était refendue en une forme et un sens – séparé, séparant ; elle retourne aux sources.
Tout cohabite, affirmait Dilasser. Pourtant, dans la forêt où se disperse le monde, nous ne sommes plus que Petit Poucet ou Chaperon rouge. Il nous faut habiter sur les vagues et ne jamais avoir d'asile dans le temps, disait Rilke. Mais, confiée ici à un bain de reviviscence, l'image y éclôt comme une fleur de papier japonaise.
Echangeant leurs identités, se répondant et se répandant l'un en l'autre, des pictogrammes s'entre- fondent : l'eau est un ciel, un labyrinthe devient fleur ou cerveau à méandres, casiers d'un pigeonnier aussi bien.
Jean Planche, texte pour l’exposition : Anne Moreau, Olivier Giroud, Galerie Mirabilia, 26 juillet-28 septembre 2014