Il y eut la découverte de la présence au temps et sa cartographie sur une surface plane à l’aide de pigments colorés. Peindre est venu sans bruit, d’instant en instant, de toile en toile, épaisseur de vie déposée à la surface…
Réaliser une toile peau, où l’envie de toucher précède le regard. La toile de lin, la toile du peintre, est susceptible d’assurer cette cohérence, une concordance entre la réalité extérieure et le monde intérieur. Livre de bord d’une topographie, où la graphie a valeur de tatouages...
Je peins pour ceux qui se savent mortels. Le contact ultime n’est pas fait de paroles mais de peau à peau, de toile à regard.
Anne Moreau, in : Une eau mêlée de pigments